Deux phases importantes doivent être retenues dans les migrations Tikar. La première phase ayant conduit ceux qui formèrent le noyau initial Tikar du pays Mboum, région du Lac Assom près de Tibati, vers les rives du Haut Mbam, . Cette phase s’est achevée par la formation de deux royaumes.
Les mouvements de population de Kimi vers les Grassfield , Nditam et l’actuel Royaume Bamoun représentent la seconde phase migratoire des Tikar . C’est au cours de cette phase qu’ils ont essaimé les hauts plateaux des grassfields ainsi que les rives gauches et droites du Mbam. Les Hameaux Tikar actuellement connus et qui s’organisent en chefferie se sont constitués à l’issue de ce second mouvement migratoire.
Les royaumes Tikar ont développé un système de défense qui consiste à ceindre le territoire de 1, 2, 3 …7 tranchées aux fonctions précises, placées chacune sous le contrôle des proches collaborateurs du roi. Ces tranchées actuellement en ruine (Nditam, Kong, Ngambé, Bankim, Ngoume, Gah) et d’une remarquable valeur archéologique et historique, étaient de véritables fortifications en temps de guerre pour traquer et anéantir les ennemis. Les relations conflictuelles avec les Mambila et les Kondja, les guerres opposants les royaumes proto-Tikar (Nditam-Ngambe, Nditam -Ngoume ; Bamoun-Banso etc) et surtout les ambitions hégémoniques des Peuls dont l’une des manifestations historiques a été le siège de Ngambe vers la fin du XIXème siècle, justifient l’aménagement de ces tranchées.