Les chefferies Tikar ont développé dès leur formation une économie de subsistance qui s’est progressivement ouverte au réseau d’échange régional, englobant les Grass Field, le royaume Bamoun, le littoral atlantique et les lamidats du nord Cameroun principaux intermédiaires entre les commerçants bantous du Cameroun Méridional. Cette économie traditionnelle mais ouverte a connu des mutations importantes avec les innovations de la période coloniale qui se sont traduites par l’introduction de nouvelles plantes telles que le cacaoyer, le caféier, et un renforcement de l’économie marchande déjà connue avant le contact avec les occidentaux et qui reposaient sur les activités de chasse, cueillette, pêche, agriculture, élevage , art et artisanat.
Les royaumes Tikar forment l’un des plus grands foyers artistiques de l’Afrique Centrale. Dans le contexte précis de l’art du bronze suivant la technique de la cire perdue, ces royaumes peuvent être considérés comme le continuum d’une aire artistique allant du Bénin au Cameroun. Mais l’art Tikar ne se limite pas à la production des œuvre en bronze, la sculpture sur bois, la production des objets en fer, la décoration, l’architecture, la peinture , la danse la musique sont autant de domaine développés par les Tikar. Les activités artisanales des Tikar sont centrées autour de la métallurgie la céramique, la sculpture sur bois, la vannerie et la transformation des peaux.
Les Tikar essaimant la haute et la moyenne vallée du Mbam sont entrés en contact avec des populations, autochtones ou voisines des régions occupées. Les Tùmù à Bankim, les Djanti et les pygmées Medzang sur la rive gauche du Kim, représentent les groupes autochtones des territoires d’installation des Tikar immigrant du plateau de l’Adamaoua vers la vallée du Mbam. Au voisinage de ce territoire vivaient les Mambila, les Vouté, les Baveuk, les Balom et après la création de leur royaume, les Bamoun , descendants des Tikar.
L’ouvrage LES TIKAR DU CAMEROUN CENTRAL, ETHNOGENESE, CULTURE ET RELATIONS AVEC LES PEUPLES VOISINS donne une réponse globale à cette rubrique, et les informations reprises dans l’introduction ne peuvent être condensées de peur de dénaturer le message véhiculé